L'art du collage au coeur de la création

L'art du collage au coeur de la création ( enquête menée dans l'atelier des collagistes).
VERSION LIVRE ELECTRONIQUE FORMAT PDF COMPLET : 20 €
Sixième volume de la série L'art du collage à l'aube du XXIème siècle.
Format du livre (comme les précédents de la même série) 21x 28 cm, 176 pages, dont 64 reproductions couleurs pleine page de 64 artistes différents + 64 photos monochromes d'ateliers de collagistes.

Présentation de l'ouvrage :

L'art du collage au cœur de la création

Il y a de l'alchimie dans la pratique de l'art du collage : du transformer le plomb en or, au transformer les rebuts en art, tout est affaire de technique secrète et de grimoire, et du grand Œuvre à l'œuvre, il n'y a qu'un créateur qui diffère.
Justement, dans les grimoires médiévaux, l'Art est défini par Alchimie, et l'Artiste par Alchimiste ; on ne saurait mieux… transmuter le verbe.
D'ailleurs s'il n'existe qu'une seule sorte d'atelier d'artistes dans lequel il serait possible de trouver revues, photos, ficelles, bois flotté, tickets, matériaux usagés et poudre de perlimpinpin si ce n'est celle de Belzebuth, cela ne saurait être que dans l'athanor – nom donné au laboratoire d'alchimiste – des collagistes.
Bien sur nous ne saurions tout comparer, et surtout pas l'incomparable, car si les  premiers alchimistes ont inventé le bain-marie, il y a déjà belle lurette que les collagistes ont jeté quant à eux l'eau du bain, et la Marie avec, remettant en cause les fondements même de l'art, que  pour mieux en reconstruire son académisme.
Cependant si Rimbaud parlait d'alchimie du verbe en poésie, cette anamorphose pourrait être corollaire  à l'alchimie des images dans l'antre des photomontistes.
Lorsque les regards se croisent la lumière ne faiblit pas pour autant : les alchimistes étudiaient la matière, la matière étudie les collagistes, puisque ce que nous attendons de l'art n'est pas forcément ce que l'art attend de nous.

Le laboratoire de l'alchimiste – l'athanor - était un lieu secret, caché de tous, où nul n'avait accès.
Et même si en perçant la première ligne du métropolitain parisien les ouvriers traversèrent impudemment la cave de Nicolas Flamel, près de l'actuelle station Hôtel de Ville, jamais ils ne purent desceller où se situait l'athanor de ce célèbre alchimiste.
Or, s'il est possible de nos jours de voir effectivement un peintre peindre, un sculpteur sculpter, un photographe photographier, ou même un maroufleur maroufler, jamais, jamais il n'est donné à quiconque de voir un collagiste coller.
Ainsi l'atelier du collagiste reste un lieu secret.

Devrions nous dire atelier ou athanor pour définir l'endroit où le collagiste prépare la transition des rebuts en œuvre ?
Car à une époque où les peintres ont délaissé depuis un demi-siècle le mélange des pigments savoureux pour l'achat de tubes Lefranc Bourgeois, à l'heure où le photographe a quitté l'effluve mercuriel  de la chambre noire pour une prise USB, et ou le sculpteur a remplacé le marbre par de la tôle emboutie, que subsiste t-il encore de nos jours qui pourrait ressembler artistiquement à  l'athanor des alchimistes ; si ce n'est l'atelier du collagiste ?
Il  suffirait pour cela de remplacer la bave du crapaud par de la colle, la matrice par de la toile, les métaux imparfaits par les rebuts, de passer du petit au grand magistère, du grand Oeuvre à l'œuvre, de remplacer le dragon par une paire de ciseaux ou par un scalpel, le chêne creux par le « silence, on colle »,  l'aludel par la mise en place, et enfin  la projection par l'encollage.

L'atelier du collagiste est un mystère, et c'est pourtant dans cet endroit que nait l'avant naissance de l'oeuvre, le prénatal du prénatal créatif, de tout ce qui fait, matériellement ou subjectivement, l'avant collage, phase essentielle et inconnue du profane, qui engendre le collage.

Nous avons écumé tant et tant de clavier  jusqu'alors à écrire l'histoire de l'art du collage, de ses grands maitres, de ses techniques, de ses acteurs sous toutes les coutures artistiques : par le comment en était-il venu à coller, jusqu'à son ressentiment face à la survivance de son œuvre après sa mort, que nous en avions oublié l'essentiel : définir l'indéfinissable dont chaque artiste est la propre définition.

Car si à travers les cinq ouvrages précédemment publiés nous avons en quelque sorte tout le génome de l'art du collage, et de son esprit, qu'il serait envisageable à partir de ces travaux de cloner un collagiste, il nous manque encore un ADN essentiel, celui  qui fait ses gestes, ses habitudes, en un mot son humanité créatrice.

Est-il assis devant un chevalet, ou travaille t'il debout comme un chef d'orchestres dirigeant ses instruments – je veux dire ses éléments –  sur la toile ?
Travaille t'il dans le silence des carrières graniteuses , ou écoute t-il la Traviata à l'aide de son écouteur mp3 ?
Comment construit-il sa banque d'images qui lui sert de  palette de couleur ? Quelle est sa mise en humeur, sa mise en jachère, son approche du regard de l'autre dans son propre processus de création ?

C'est ce à quoi l'art du collage au cœur de la création va tenter de répondre.